Origine de la théorie
En 1983, Howard Gardner publie le livre Frames of Mind : the Theory of Multiple Intelligence, où il critique l’emploi des tests d’intelligence dans le cadre de l’orientation scolaire des enfants. Il y défend l’idée que l’intelligence des enfants en échec scolaire aux États-Unis est comprise différemment. Selon lui, les tests d’intelligence ne mesureraient pas plusieurs types d’intelligences qui ont également un impact sur la vie de l’enfant. Il décrit sept types d’intelligence. En 1993, il complète sa théorie et parle d’un huitième type d’intelligence (naturaliste).
Une traduction française de ce livre a été publiée en 1997 sous le titre Les formes de l’intelligence (Odile Jacob). Il y présente huit types d’intelligence.
Description des intelligences décrites par Howard Gardner
Gardner définit l’intelligence comme « an ability or a set of abilities that permits an individual to solve problems or fashion products that are of consequence in a particular cultural setting » (une capacité ou un ensemble d’aptitudes qui permet à une personne de résoudre des problèmes ou de concevoir un produit qui sont importants dans un certain contexte culturel)1,2.
Intelligence linguistique
L’intelligence linguistique est définie par Gardner comme la « capacité à utiliser et à comprendre les mots et les nuances de sens »1. Elle est appliquée en écriture, en édition et en traduction en particulier1. Elle concerne l’entrée (input) des stimuli linguistiques (écouter ou lire), et la production (output) de langage (parler, écrire)3. L’intelligence linguistique est aussi la capacité à comprendre comment le langage affecte les émotions dans le cas des rhétoriciens, écrivains et poètes, par exemple4.
L’intelligence linguistique consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. Elle permet l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi d’autres langues.
C’est l’intelligence la plus mise en avant et utilisée à l’école avec l’intelligence logico-mathématique[réf. nécessaire].
On la retrouve chez les écrivains et les poètes, les traducteurs et les interprètes. Tous les individus qui manipulent le langage à l’écrit ou à l’oral utilisent l’intelligence linguistique : orateurs, avocats, poètes, écrivains, mais aussi les personnes qui ont à lire et à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre.
Intelligence logico-mathématique
L’intelligence logico-mathématique permet de résoudre des problèmes abstraits de nature logique ou mathématique3. C’est la capacité de manipuler les nombres et de résoudre des problèmes logiques1. Gardner souligne que « mathematics involves more than logic, such as the capacity to entertain long chains of logical relations expressed in symbolic form » (les mathématiques ne font pas appel seulement à la logique mais également à la capacité de manipuler de longues chaînes de relations logiques exprimées sous des formes symboliques)4.
Les personnes qui ont une intelligence logico-mathématique développée possèdent la capacité de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique et de résoudre des problèmes mathématiques et scientifiques. Elles analysent les causes et les conséquences d’un phénomène ou d’une action. Elles peuvent catégoriser et ordonner les objets.
L’intelligence logico-mathématique est, selon Gardner, particulièrement utile dans les sciences, les affaires ou encore en médecine1.
Toutefois, Bourgois-Costantini estime que le problème majeur du monde occidental vient de ce que nous avons privilégié cette intelligence logico-mathématique au détriment des autres5, notamment avec l’instauration des tests de Q.I.
Intelligence spatiale
L’intelligence spatiale est la « capacité de trouver son chemin dans un environnement donné et d’établir des relations entre les objets dans l’espace »1. Elle permet de voir la continuité d’une image en rotation dans l’espace, de créer une image mentale4. Par exemple, elle permet de bien arranger des objets dans un espace comme des valises dans un coffre de voiture, ou d’établir un plan de route pour aller d’un point à un autre, etc.3.
Elle est utilisée dans des domaines comme l’architecture, la menuiserie ou l’urbanisme1. Elle est utile en mathématiques et dans le jeu d’échecs4.
Intelligence intra-personnelle
L’intelligence intra-personnelle permet de se former une représentation de soi précise et fidèle et de l’utiliser efficacement dans la vie6. Elle sollicite plus le champ des représentations et des images que celui du langage. Il s’agit de la capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs. C’est l’intelligence de l’introspection, de la psychologie analytique. Elle permet d’anticiper sur ses comportements en fonction de la bonne connaissance de soi. Il est possible, mais pas systématique, qu’une personne ayant une grande intelligence intrapersonnelle, soit qualifiée par son entourage de personne égocentrique.[réf. nécessaire]
L’intelligence intrapersonnelle est en rapport avec la sensibilité d’une personne à ses propres potentialités et ses limites, ses propres émotions3,4. C’est la capacité de se comprendre soi-même1. Le contrôle de soi en fait également partie4.
L’intelligence intrapersonnelle est très sollicitée dans les métiers de conseil, de psychologie et psychiatrie1.
L’intelligence interpersonnelle
Article détaillé : intelligence sociale.
L’intelligence interpersonnelle est la capacité de comprendre les autres, de communiquer avec eux1 et d’anticiper l’apparition d’un comportement.
Elle permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée3. Elle l’amène à constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes. Elle permet l’empathie, la coopération, la tolérance, la manipulation. Elle permet de détecter les intentions de quelqu’un sans qu’elles soient avouées. Cette intelligence permet de résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres ; elle nous permet de comprendre et de générer des solutions valables pour les aider.
Les personnalités charismatiques ont toutes une intelligence interpersonnelle très élevée[réf. nécessaire]. L’intelligence interpersonnelle culmine chez les personnes faisant preuve de beaucoup d’empathie, ce qui caractérise les bons enseignants, les bons thérapeutes et les bons leaders4.
L’intelligence interpersonnelle est importante dans les professions de politicien, commerçant, enseignant, manager d’équipe et guide spirituel6,1.
Intelligence corporelle-kinesthésique
L’intelligence corporelle-kinesthésique est la capacité d’utiliser le contrôle fin des mouvements du corps dans les activités comme le sport et les danses3. Elle permet aussi d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée[réf. souhaitée]. Gardner a clarifié dans certaines publications ultérieures à son livre que l’intelligence corporelle-kinesthésique est celle qui se développe à force d’intense pratique et d’expertise4.
Elle est particulièrement utilisée par les professions de danseur, d’athlète, de chirurgien et d’artisan6,1.
Intelligence musicale
L’intelligence musicale constitue l’aptitude à percevoir et créer des rythmes et mélodies1, de reconnaître des modèles musicaux, de les interpréter et d’en créer6. Cette intelligence engage des processus actifs et passifs : jouer d’un instrument, chanter ou composer (actif) mais également apprécier la musique écoutée (passif)3.
Cette intelligence est développée et nécessaire chez les musiciens et compositeurs1.
Intelligence naturaliste (1993)
Dix ans après la publication de son premier ouvrage sur les intelligences multiples, Gardner ajoute une nouvelle intelligence à son modèle, l’intelligence naturaliste7,4. « L’intelligence naturaliste, qui permet de classer les objets, et de les différencier en catégories. Très sollicitée chez les zoologistes, botanistes, archéologues » tel Darwin. « C’est l’intelligence qui permet d’être sensible à ce qui est vivant ou de comprendre l’environnement dans lequel l’homme évolue. C’est la capacité d’apprécier, de reconnaître et de classer la faune, la flore et le monde minéral. Cette capacité s’applique aussi, par extension, à l’univers culturel qu’il permet d’interpréter »8.
Intelligence existentielle (ou spirituelle)
L’intelligence existentielle, ou intelligence spirituelle, chez Howard Gardner, se définit par l’aptitude à se questionner sur le sens et l’origine des choses9. C’est la capacité à penser nos origines et notre destinée. Cette intelligence spirituelle, existentielle ou morale est encore définie comme l’aptitude à se situer par rapport aux limites cosmiques (l’infiniment grand et l’infiniment petit) ou à édicter des règles ou des comportements en rapport aux domaines de la vie.
Howard Gardner qualifie l’intelligence existentielle de « huitième et demi » dans son modèle. Elle n’est pas une intelligence à part entière10[réf. non conforme].
L’intelligence émotionnelle (IE) – Histoire
Le terme « intelligence émotionnelle » semble être apparu pour la première fois dans un article de Michael Beldoch,[16][17] en 1964 et dans l’article de B. Leuner intitulé « Intelligence émotionnelle et émancipation » en 1966, qui a été publié dans la revue psychothérapeutique : Practice of child psychology and child psychiatry » (Pratique de la psychologie et de la psychiatrie de l’enfant)[18].
En 1983, Howard Gardner publie Frames of Mind : The Theory of Multiple Intelligences [19] a introduit l’idée que les types d’intelligence traditionnels, tels que le QI, ne parviennent pas à expliquer entièrement la capacité cognitive. Il a introduit l’idée d’intelligences multiples qui comprenaient à la fois l’intelligence interpersonnelle (la capacité de comprendre les intentions, les motivations et les désirs d’autrui) et l’intelligence intrapersonnelle (la capacité de se comprendre soi-même, d’apprécier ses sentiments, ses craintes et ses motivations)[20].
Le terme est ensuite apparu dans la thèse de doctorat de Wayne Payne, A Study of Emotion : Développer l’intelligence émotionnelle en 1985[21].
La première utilisation publiée du terme « EQ » (Emotional Quotient) est un article de Keith Beasley paru en 1987 dans le magazine britannique Mensa[22].
En 1989, Stanley Greenspan a proposé un modèle pour décrire l’assurance-emploi, suivi d’un autre modèle de Peter Salovey et John Mayer publié l’année suivante[23].
Enchainement avec l’ancien texte :
Selon les psychologues Peter Salovey et John Mayer, l’EI réfère à la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes.1 Elle est proche du concept d’intelligence sociale. Le concept a été popularisé par Daniel Goleman en 1995.
Des tests ont été développés pour étudier et valider ce concept, qui complémente utilement la notion d’intelligence humaine qui est définie surtout par des habiletés cognitives et une approche psychométrique. Les études se sont multipliées pour évaluer, valider et explorer ce concept. De nombreuses études suggèrent que les scores aux tests d’intelligence émotionnelle2 sont corrélés à certaines performances sociales et à certains comportements à risque chez les étudiants, et à la réussite professionnelle chez des adultes.